L'autre jour pendant que je passais un séjour à port français, j'ai assisté à un débat entre deux vieillards qui se réveillait très intéressant et passionnant. L'homme était le point culminant de leur conversation. Ils voulaient avoir une idée claire et nette sur l'essence même de l'homme. Le premier viel homme s'appelait tonton toto et l'autre Ton Jethro. Leur causerie intellectuelle était très intéressante. En plein été, le soleil brillait comme expliquait Dante Aligherie dans sa brève trilogie ( enfer), le vent soufflait, les oiseaux chantaient, la nature fleurissait, c'était un moment extraordinaire. Les deux hommes s'asseyaient près d'un vallon avec deux gallons de vin blanc en main. Nous autres, les enfants, nous nous rangeons autour d'eux pour apprendre car, ils constituent des bibliothèques humaines, autrement dit des véritables Encyclopédies. C'est un plaisir pour nous de puiser d'eux.
Avec sa pipe dans la
bouche, ton Jethro disait: je parle peu trop. Tonton toto répliquait : je dis
petro. On laisse les ginen trop, c'est pourquoi on a beau travaillé pour avoir
un repos au tombeau. Même au tombeau, on est dans l'insécurité totale car à
n'importe quel moment on peut mettre votre
cadavre dans la rue pour servir de barricade
en signe de contestation lors des manifestations.
Notre mode de vie ne
favorise que de la méchanceté, la jalousie, la haine, l'hypocrisie et
l'orgueil, la haine, l'envie de pouvoir, la Zigzanie et la Gourmandise. Les
hommes deviennent pervers et Narcissiques, si on peut emprunter ces concept à
la psychopathologie(...) et prennent plaisir dans les actes cannibales,
criminelles. Nos pairs ( Camarades ) sont médisants, Malfaiteurs, malfaisants,
cela est extrêmement grave.
Tonton toto : mais
Jethro, cela ne date pas d'aujourd'hui, c'est une pratique très ancienne, il
faudrait remonter à l'Antiquité. Depuis la nuit des temps les choses n'étaient
pas plus bon que celles que nous vivons aujourd'hui. Souviens-toi de l'histoire
de Sodome et de Gomorrhe. Si on remonte un peu plus haut dans l'histoire de
l'humanité, la bible nous raconte que c'est à cause de la jalousie que Caïn a
tué son frère Abel.
Ton Jethro : mon Dieu,
les choses ont changé, les hommes n'ont pas peur de carboniser leur frère et
ensuite le préparer et manger comme met de bonnes saveurs, comme s'ils
dégustaient un bon poulet. Pendant ce temps, d'autres utilisent le caméra de
leur portable pour enregistrer ces images choquantes. Des images qui peuvent paralyser la journée
de plus d'un et augmenter le stress ( post traumatique ou choc émotif majeur).
Ils prennent le plaisir à normaliser ses
actions. À peine une toute petite pandémie, ils se mettent à pleurer "Mon
Dieu fait moi grâce" Mechant. Pandémie, insécurité publique dépouille-toi
toi même. Comme toujours l'état de son
côté ne dit mot. Qui ne dit rien consent comme disait l'autre. On vit dans une
jungle, chacun pour soi, Dieu pour tous. ( Chak koukouy klere pou je w)
Les hommes sont rusés,
capricieux, égoïstes, arrogants, hautains et malin. La situation est alarmante
et très pénible. Oui, il faut que les
choses changent. Ce système est arrivé à sa fin. Dans mon époque, lorsque
j'étais jeune, il n'y avait pas ce désarroi, ce libertinage. Les enfants
respectaient les adultes, les jeunes ne pratiquaient pas les activités louches
et les parents n'étaient pas aussi demissionés. Les femmes étaient fidèles
envers leurs maris. Le pays était propre. Les villes étaient bien construites,
il n'y avait pas la bidonvilisation. Notre génération avait une meilleure
éducation que celle d'aujourd'hui. "Timoun pa t konn ap fè pitit konsa,
manje pa t reprezante yon liks, nan tout rankwen se patat, manyòk, pitimi,
mayi, tayo mazanbèl ak yon pakèt lòt bagay ankò, vil la te bèl. Adje tan ale,
tan pa vini" Moun te konn ap dòmi ak pòt yo louvri byen laj san yo pa te
pè, moun te konn di moun bonjou paske pa t gen grangou, pat gen lavi chè , Yon
jou si nou sispann viv chen manje chen bagay yo ka tounen nan plas yo".
Nous, les enfants qui
étaient là, sommes effrayés et figés
devant cette déclaration. Il nous fallait une dimension hors du commun pour
comprendre la situation car les mots avaient une violence extrême.
Nous pensions que nous
avons beaucoup de connaissances mais les bibliothèques humaines nous font voir
que nous ne savons rien. C'était vraiment surprenant et étonnant.
Auteur: JEAN Joanès
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