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Au cours de mon sommeil, j'ai fait un rêve. Un rêve rempli
d'appréhensions, d'horreurs, de paniques et de peurs. Ce rêve m'a fait perdre
le contrôle de moi même; Il m'a troublé, m'a perturbé. Il a suscité en moi
l'inquiétude, le doute, un doute qui n'est ni Cartésien ni Rationnel. J'ai vu
des choses bizarres, singulières et étranges; je ne pouvais pas y croire.
C'était une soirée traumatisante, angoissante et stressante. Mes émotions
étaient choquantes et mon moral diminuait.
Dans mon cauchemar, je voyais le peuple sombre, son visage
était tatoué de malheur et de désespoir.
Je voyais le peuple qui se trouvait entre la misère et la
terreur. Le peuple était déboussolé, désorienté et perdu. Aucune direction
n'est favorable pour la masse. Au Nord, il rencontra la misère, le désespoir...
Au Sud, il fait face à la terreur, la peur, la frayeur et la fureur.
Je voyais une foule immense dans les rues de la république
D'Haiti qui réclamait une nouvelle vie: une vie plus ou moins confortable et
paisible. Les revendications que j'entendais étaient justes. La population
réclamait l'école primaire gratuite, l'université pour les jeunes, l'école
professionnelle, des équipements dans les hopitaux publiques, accès à l'eau
potable, à l'electricité, à des infrastructures routières, sanitaires et
sportives.
Ce que j'entendais le plus était le renforcement de la
production nationale, de la justice et la lutte contre la corruption. La
corruption, une violence que nous subissons depuis 1806. J'entendais aussi le peuple
qui demandait la restitution des fonds Petro-Caribe: "y ap remèt kòb la
epi y ap pran kòd!!"
A l'autre bout de la rive, les dilapidateurs des fonds
Petro-Caribe ne voulaient pas rendre compte à la justice. Le peuple est assoifé
de justice. Ceci, c'est une soif intence. Sa tête est fixé vers le soleil et
cherché le lieu où cet argent est caché.Il cherchait aussi l'identité du pays
et le goût de la liberté.
Je voyais une minorité. Une minorité qui voulait
garder le statu-quo tout en profitant de la misère du peuple pour faire leur
capitale. La petite bourgeoisie haïtienne ou du moins les soit-disant élites
économiques, contribuent au jour le jour dans la destruction du pays en vue de
conserver leurs interêts. L'Etat est le seul client de ces marchands.
Pendant que j'avançais à petit pas, j'entendais une voix qui
me demandait de regarder à ma droite. J'ai levé la tête et j'ai regardé. Je
voyais derrière une montagne une lumière qui brille, un groupe de jeunes qui
gardait toujours l'espoir face au désespoir. Ils criaient d'une voix assez
faible et exprimaient leur attachement à ce pays, malheureusement, ils ne
trouvaient personne pour les écouter. Une multitude de gens les montra du doigt
et les méprisa. Ainsi, ils ne voyaient aucun issu, aucun avenir pour Haiti.
Peut-être ils ont eu raison. Cependant, cessez de lutter pour un lendemain
meilleur pour son pays est un acte de lacheté et de trahison.
Je voyais aussi des politiciens qui utilisent le sang du
peuple pour faire leur beurre. Des employeurs qui utilisent la précarité des
jeunes filles pour les harceler. Des patrons qui utilisent la souffrance des
ouvriers pour les donner une pitance. La vie de chaque jour détériorait. La
situation économique s'aggravait. Les choses continuaient de mal en pis. La
crise de méfiance bat son plein dans le pays. Lutte pour être le principal
leader, lutte pour la moralité, disputes entre hommes et femmes. C'est la
méfiance sur toute la ligne.
J'entendais les enfants qui continuaient à crier parce
qu'ils sont maltraités par le système éducatif du pays. Les professeurs de
lycées qui réclamaient leur lettres de nomination et l'ajustement salarial. Ces
élèves lycéens qui prennent toujours les rues pour demander aux professeurs de
venir en classe pour leur donner le pain de l'instruction. J'ai aussi entendu
des bruits étranges: Ce sont les marchands qui allaient et venaient dans tous
les sens, indécis, parce-qu'on a brûlé les marchés. C'est toujours le peuple
qui crie et demande la baisse du prix des produits de première nécessité et
celle des produits pétroliers. L'esprit d'union a disparu. Il n'y a ni
charité ni compassion envers les pauvres et les veuves.
Je ne voyais personne qui a une sensibilité populaire, une
conscience sociale, un amour patriotique. Le plus dur dans tout cela, c'est le
mépris total des propos du président. Pour plus d'un le président est un
bluffeur, un incapable, un incompétent.
Apres quelque temps, j'entendais une voix qui disait: dans
le vivre ensemble la nouvelle Haiti est possible! Oui! Possible dans la mesure
où nous cultiverons un comportement patriotique.
Soudain, je me suis réveillé. Étais-je en train de confondre
la réalité et le cauchemar? Je ne pouvais pas croire à cette soirée
cauchemardesque, c'était plutôt livresque. Je pensais que je lisais un livre,
du genre romanesque bien sûr. Pourtant c'était la réalité de mon pays que j'ai
observée. Ce tableau sombre que je venais de peindre ne devait être en aucun
cas la réalité d'une nation. C'est quelque chose qui devait être vu au cours d'un
rêve, au moment où on est totalement inconscient de la réalité. Pourtant nous
sommes dans la pleine réalité et nous n'avons pas remarquer si nous sommes
concernés. Waw, j'ai fini par comprendre pourquoi beaucoup de mes compatriotes
préfèrent périr en mer au lieu de rester en Haïti. Malgré tout, sachez qu'Haiti
reste notre pays, c'est notre terre natale. Nous devons avoir un amour sincère
pour notre pays, même si de nos jours, l'amour devient un commerce; le prix de
l'amour est revu à la hausse pendant que la quantité
de l'amour ne cesse pas de diminuer. Malgré tout, nous devons lutter jusqu'au dernier soupir de notre existence pour
l'émergence d'Haïti. Comme le cacique Caonabo l'a dit: Il n'y a rien de
plus beau que de combattre pour son pays. Sur ce, je veux exhorter chacun des
mes concitoyens à aimer Haiti. Haiti est notre patrie. Nous devons travailler
pour lui, penser à notre avenir et l'avenir de la génération à venir. Si nous
ne décidons pas de vivre en frère, de composer ensemble, nous allons tous
décomposer.
Que celui qui a des oreilles pour entendre, écoute mes
exhortations.
Auteur : Joanes JEAN
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